Peu à peu, le temps frileux soufflant sifflant
enserrera amoureusement les gorges nues aux cols de chemise
et de pardessus ouverts.
Peu à peu, les feuilles virevoltantes de jaune feu et d'ocre
brun tapisseront dangereusement les marches laborieuses et
pressées des matins gris.
Peu à peu, les branches dépouillées et squelettiques
chatouilleront les fenêtres embuées que réchauffent à peine des doubles-
rideaux en velours sombre.
Peu à peu, les nuages cabotins aux contours maussades
tacheront l'eau limpide et bleutée de l'horizon rectangulaire
des HLM monotones.
Peu à peu, les pluies mélodiques et discrètes, contenues,
assourdiront l'espace engourdi de nos réveils amoureux ou solitaires.
Keesie se perd dans une rêverie frémissante,
les coudes posés sur le rebord poussiéreux de la fenêtre d'une maison
surplombant le bois aux loups.
Il fait froid soudain,
un gilet en laine aurait fait l'affaire, même élimé aux coudes,
privé de boutonnière et sans poche.
Une odeur particulière se répand, chargée d'humus,
remontant d'on ne sait où,
C'est l'automne.
Cette illustration est librement inspirée de l'Oeuvre du peintre français d'origine néerlandaise Kees Van Dongen (1877 - 1968).
© ema dée
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