Lire à voix haute ?
Lire à voix haute
C'est dire tout fort ce que certaines, certains ont marmonné, écrit tout bas
Lire à voix haute
C'est dire tout fort ce que certaines, certains ont marmonné, écrit tout bas
C'est articuler distinctement les mots, d'abord barbouillés, corrigés puis réécrits, lissés, polis, arrangés avec soin dans la page
C'est dire pour soi — en tout premier lieu
C'est dire pour l'autre — après
C'est mâcher une substance textuelle rétive — déjà
C'est parler une langue répétitive dans une chambre, dans une cuisine, dans une salle de cour, à l'écoute — ensuite
C'est partager un langage apprivoisé — enfin
C'est dire pour soi — en tout premier lieu
C'est dire pour l'autre — après
C'est mâcher une substance textuelle rétive — déjà
C'est parler une langue répétitive dans une chambre, dans une cuisine, dans une salle de cour, à l'écoute — ensuite
C'est partager un langage apprivoisé — enfin
Lire à voix haute
C'est dire debout un texte pensé à l'horizontale
C'est dire debout un texte écrit à l'horizontale
C'est dire debout un texte formé dans la verticale
C'est dire assis un texte tendu vers l'oblique
C'est parfois postillonner son amour de la phrase
C'est parfois gesticuler sa passion pour le texte non justifié
C'est parfois agiter les mains, avancer tout son corps, lover tout son être dans les circonvolutions d'un paragraphe
C'est parfois hurler dans l’œil, l'oreille, tout visage de l'autre le mot essentiel et laisser cet autre interdit — sonné
Lire à voix haute
C'est dessiner autour de soi un espace intime de lecture qui englobe l'autre dans une lecture dessinant un espace intime autour de l'autre et de soi
C'est inviter tous les autres dans cette maison, chaude, chaleureuse, vibrante — circulaire
C'est ouvrir une fenêtre sur sa cour intérieure et laisser s'agiter ses petites voix de papier
Lire à voix haute
C'est réveiller celle ou celui qui dort, souffle, soupire sa vie quotidienne
C'est offrir sa compréhension du sous-texte à celle, à celui qui bâille les sous-entendus
C'est ralentir le pas de celle, de celui, qui enjambe les non-dits
C'est secouer celles, ceux qui tournent les pages à la hâte, condamnant les petits récits truculents à la précipitation, au résumé
C'est séduire ceux qui, les doigts éreintés, distraits, effleurent la signification de la métaphore
C'est aller à la rencontre de la quintessence de la syllabe
C'est projeter sur l'autre la quintessence d'une voyelle, d'une consonne
Lire à voix haute
C'est pousser l'organe dans ses retranchements scolaires
C'est débarrasser la timidité de ses atermoiements
C'est faire sonner sa glotte, retentir sa langue, laisser s'entrechoquer ses dents
C'est laisser siffler son corps
C'est inviter tous les autres dans cette maison, chaude, chaleureuse, vibrante — circulaire
C'est ouvrir une fenêtre sur sa cour intérieure et laisser s'agiter ses petites voix de papier
Lire à voix haute
C'est réveiller celle ou celui qui dort, souffle, soupire sa vie quotidienne
C'est offrir sa compréhension du sous-texte à celle, à celui qui bâille les sous-entendus
C'est ralentir le pas de celle, de celui, qui enjambe les non-dits
C'est secouer celles, ceux qui tournent les pages à la hâte, condamnant les petits récits truculents à la précipitation, au résumé
C'est séduire ceux qui, les doigts éreintés, distraits, effleurent la signification de la métaphore
C'est aller à la rencontre de la quintessence de la syllabe
C'est projeter sur l'autre la quintessence d'une voyelle, d'une consonne
Lire à voix haute
C'est pousser l'organe dans ses retranchements scolaires
C'est débarrasser la timidité de ses atermoiements
C'est faire sonner sa glotte, retentir sa langue, laisser s'entrechoquer ses dents
C'est laisser siffler son corps
C'est laisser parler ses objets à soi — aussi
Lire à voix haute. C'est boire un peu, à un moment, de la nécessaire respiration, du creux, de l'interstice verbal, de la parenthèse, des points de suspension — entre
Lire à voix haute
pour philosopher
Lire à voix haute. C'est boire un peu, à un moment, de la nécessaire respiration, du creux, de l'interstice verbal, de la parenthèse, des points de suspension — entre
Lire à voix haute
pour philosopher
pour instruire
pour divertir
pour raconter
Lire à voix haute ? C'est s'assoir à une table, un mercredi parisien d'automne et écouter dire :
Lire à voix haute ? C'est s'assoir à une table, un mercredi parisien d'automne et écouter dire :
© crédit graphisme Persil Fleur
Lectures et apéro littéraire du 3 octobre au 12 décembre
organisés par Margot Ferrera et Cathy
organisés par Margot Ferrera et Cathy
Premier cycle : Poésie Au féminin
Mercredi 3 octobre
la petite maison dans la cour
9 rue Saint-Paul
75004 Paris
Contact : petiteslecturesdanslacour@gmail.com
Contact : petiteslecturesdanslacour@gmail.com
On vous y attend à partir de 19h.
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Pour avoir accès aux traces vocales de ce premier rendez-vous littéraire, enregistrées par Lola Guiguand et commentées par Margot Ferrera , c'est ci-dessous :
© ema dée
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