Tous mes lundis sont inquiets
Tous vos lundis sont-ils inquiets ?
Tremblement de paupière
La gauche — si nerveuse
Le dos tout entier craque
La hanche n’en finit pas de grincer
Le crâne — tiré à quatre épingles — rechigne à se mettre
En branle
Une migraine s’annonce
En branle
Comme un cœur greffé dans le cerveau
L’être impatient commence sans prudenceC’est qu’il y a beaucoup à faire dans cette vie
Cataclysme de perspectives autoroute de prospectives
Fantasmes de succès et de gloire — dans l’après-midi
Le pied gauche — raide — vacille
Dans sa fragile lenteur
Le pied ramène la volonté galopante
À de plus sages réflexions
Horrible night, so gloomy day ?
Une nuit comme une sueur froide
Une seule seconde — assoupie
Entre deux génuflexions
Je me suis mise à penser à une fleur
Elle n’a ni couleur ni forme ni odeur
Elle est là
Posée
Je me suis posée
Image évanescente d’une corolle
Qui flétrit s'éloigne disparaît dans ma hâte à en saisir
Les contours — sa nature
Au milieu d’un pré du sud
Une tache — pulsante
L’herbe lumineuse écrasée
Un ogre vert tendre s’y est allongé
Un champ de blé ocre — à l'horizontal
Le long de lignes — roulis
Dans ma province lointaine
En bob, débardeur et bermuda
Je pense à une fleur
Sans odeur ni forme ni odeur — ce matin
Et quelque part
Le bonheur en moi s’est réveillé.
Je lis récemment un petit ouvrage - à peine 60 pages - de l'écrivaine anglaise moderniste Virginia Woolf : De la Maladie. Ce court texte qui se glisse habilement entre l'essai et le récit de soi lui permet de parler — et d'étudier non sans humour — le rapport qu'entretiennent son écriture et la maladie. Il ne m'a pas inspiré ce poème, mais il fut une invitation à réfléchir à l'évocation du corps (la douleur, la gêne, l'accident physique...) dans mes écrits personnels et à le considérer comme un autre thème à creuser par mes mots et mes images. Peut-être ?
De la maladie, éd. Payot/ Rivages, 2007.
Pour les curieuses et les curieux, deux critiques :
- Bibiana Morales sur Cairn.info
- Babelio
Une tentative de se mettre en récit mêlant mots et images, fiction et réalité, passé et présent... qui a commencé ici.
© ema dée
De la maladie, éd. Payot/ Rivages, 2007.
Pour les curieuses et les curieux, deux critiques :
- Bibiana Morales sur Cairn.info
- Babelio
Une tentative de se mettre en récit mêlant mots et images, fiction et réalité, passé et présent... qui a commencé ici.
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