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lundi 21 décembre 2020

À propos de "vert de rouge", un album autoédité et riche en libres associations colorées

tout commence en vert et en rouge un soir, dans une banlieue parisienne, à la fin de l'automne 2016, avec une envie de m'amuser sur la thématique de noël qui n'est pourtant pas, je dois le dire, ma fête favorite. Tout finira en rouge et en vert un après-midi quatre ans après, à l'automne.


flashback : je suis à ma table de travail et je me demande comment commencer mon nouveau cycle en texte-image. C'est que depuis le mois d'avril de l'année d'avant, en 2015, je me suis lancée un défi graphique — et un peu littéraire aussi —, à la fois pour me pousser à dessiner-écrire régulièrement, au moins quelques minutes, et pour accumuler des images de toutes sortes qui me serviront de répertoire de formes et d'idées ; après avoir trouvé par hasard dans un magasin un bloc contenant environ 700 feuilles blanches et de format carré, je décide de publier sur un compte Tumblr un dessin avec du texte — mais pas systématiquement. Pour pimenter le défi, j'ajoute deux difficultés deux contraintes supplémentaires. Le projet se résume finalement à une simple équation :  un mois = un sujet = une technique ou un outil graphique différent = un dessin/ jour. Parce qu'en décembre, c'est LE moment d'offrir des cadeaux, je choisis très simplement, en cette fin d'automne, de dessiner, dans un style naïf, une suite d'objets en deux couleurs, rouge et vert.
 
(flashforward : j'assiste à une séance de lecture à plusieurs où l'album vert de rouge sert d'impulsion, d'incitation à (se) raconter à partir de l'évocation successive de mots choisis.)
 
le projet de livre vert de rouge publié en novembre 2020 procède de la réunion de plusieurs images produites en vert, en rouge, en rouge et en vert, dans le cadre de ce projet de dessins à contraintes qui a duré plus de deux ans. Puis, pour avoir un nombre suffisant d'images qui justifie une reliure en dos carré-collé chez mon prestataire, j'ai élargi  ma sélection à des dessins en noir et blanc que j'ai soit rehaussés, soit coloriés ou colorisés en vert, en rouge ou en rouge et en vert

au-delà du critère de couleurs et la recherche d'une harmonie du trait, une question de fond s'est posée naturellement tout le long de ma sélection : comment trouver un ou des points communs entre une fleur, un chaperon rouge, une paire de pantoufles, un long profil de femme, un arbre, un autre arbre, des jumelles, des amies, un oiseau, un visage au large sourire, une coupe afro, le portrait d'une chanteuse pop, une femme prise dans une bouteille,  une chaise, une monstresse, une montre, un manteau, une lectrice la chevelure pleine de fleurs, un ensemble gant-écharpe-bonnet, une mangeuse de pain, une hyène, une robe à motifs, une autre lectrice, un amoureux hydrocéphale et une femme à grosses lunettes qui se pose des questions ?


je veux dire, qu'est-ce qui relie entre eux, un Nœud, une Attention, une Folie, un Interrogatoire, une Saison, un Calcul, un Meuble, un Bijou, un Style, des Récipients, une Capitule, une Évasion, une Répétition, une Figure, une Panoplie, une Étude, un Présent, un Cabas, une Rencontre,  un Poème... ?  La mise en page. Le texte. Les mots associés.

dans ma pratique artistique, lire à voix haute un texte tout juste écrit pour vérifier sa musicalité et son sens ou disposer mes dessins au sol à la manière d'une installation pour mesurer l'effet de l'ensemble depuis la hauteur d'une chaise est assez courant. Une mise à distance doit s'opérer : je deviens lectrice ou spectatrice de mon propre travail. C'est ce que je fis pour le projet vert de rouge : des vis-à-vis commencèrent ainsi à s'organiser, des échos à se faire entendre d'une image à l'autre, des correspondances intérieures à s'écrire. Une direction opposée, un motif récurrent, une sorte de complétude de l'une avec l'autre image ou une savante opposition entre elles : lentement se tissaient des liens visuels, ce qui est le plus difficile quand on travaille le matériau image seul. 
 
C'est pourquoi au bout d'un moment il y eut la nécessité du verbe : au bout d'un moment, des mots ont été prononcés, notés, accompagnant ces correspondances et/ ou les facilitant, formant un premier ensemble mot-image. Puis des phrases ont émergé. Comme dans une sorte de jeu de devinettes conduit par le mot et l'image associés. Dans l'après-coup, je veux dire, une fois l'ensemble terminé le projet relié permettant le feuilletage de l'ensemble et la lecture posée de la double-page —, c'est à ce moment-là que j'ai perçu clairement une sorte de logique de correspondances et que j'y ai vu comme l'exposé involontaire d'un inventaire de phrases brèves modulées par des tons changeants
 
la définition, l'aphorisme, l'historiette, le poème, la pensée, l'extrait d'une histoire, le résumé d'un conte détourné, l'écriture mathématique détournée... 

Quelques pages du bouquin approximativement terminé (ou BAT)
 
la méthode s'annonçait hasardeuse au début. Dans ces moments de recherche à tâtons, où je me place à l'écoute de ce que me disent les images et de comment les associations vibrent entre elles résonnent en moi d'une façon juste ou disharmonique , je repense à ma rencontre au CPLJ-93, avec l'autrice-illustratrice de livres pour enfants et artiste plasticienne tchèque Kvéta Pakovska. À sa manière très libre et finalement très intime de concevoir ses superbes imagiers-architectures, véritables petits musées portatifs offerts à la curiosité et à la sensibilité tactile et visuelle des plus jeunes. Elle dit accorder une très grande importance à ce moment de fabrication artisanale, moment où elle monte les pages les unes avec les autres et les unes à la suite des autres, selon des correspondances personnelles.

la mise en page du projet vert de rouge, des éléments textuels et iconiques qui le constituent, est la véritable cheffe d'orchestre ; de mon point de vue, c'est elle, en effet, qui commande, ajuste, recadre, rectifie, insuffle et termine la pensée en en précisant l'intention. C'est tout naturellement que la maquette fut réalisée en quadrichromie : vert, rouge, noir, blanc. C'est tout naturellement que les mots et les phrases furent installés de part et d'autre de chaque dessin. Obéissant à une hiérarchie mystérieuse et systématisée.
 
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Le livre en texte-image vert de rouge appartient à une collection baptisée Horlart. À découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous :

 
Une collection imprimée et toute carrée qui réserve une surprise sonore à chaque fois. Pour découvrir la surprise sonore de cet album-ci, c'est en cliquant ci-dessous :

 
©ema dée

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